Le programme de cette nouvelle saison sera classique, autour de Haydn et Mozart :

Haydn, Messe en mi bémol majeur (Grande Messe avec Orgue)

Mozart, Sancta Maria KV 273

Mozart, Beatus Vir et Laudate Dominum (tirés des Vesperae solennes de confessore KV 339)

Joseph Haydn (1732-1809) composa sa Messe en mi bémol majeur Hob XXII:4 au début de son temps à la cour d’Esterházy, où il était employé comme « Kapellmeister » (maître de chapelle) pendant presque 40 ans, de 1766 jusqu’en 1804. L’œuvre date probablement de 1769. Son sous-titre, « Missa in honorem BVM » (messe en l’honneur de la Sainte Vierge), indique qu’elle fut exécutée lors d’une des nombreuses fêtes mariales dans le calendrier liturgique, mais dans son catalogue le compositeur lui donna le titre « Missa Sancti Josephi », ce qui suggère une exécution plutôt le 19 mars. Elle est connue aujourd’hui sous le surnom « Große Orgelsolomesse » (grande messe avec orgue) en raison du rôle très important pour cet instrument, notamment dans le Benedictus.

Toute la messe a une qualité sobre. La tonalité de mi bémol majeur est assez inhabituelle pour une messe de cette époque, lui donnant une couleur riche et profonde, qu’on entend dès le début du Kyrie. L’écriture pour chœur et solistes est partout lyrique et expressive, mais il y a aussi des moments de puissance et de réjouissance, comme la fugue à la fin du Gloria ou le début du Credo. Le Dona nobis pacem qui termine l’œuvre est aussi débordant d’énergie. Le Sanctus est particulièrement original : en rythme ternaire, les voix du chœur s’entrelacent en syncopes. Il est fort possible que cette messe fut écrite pour des motifs propres au compositeur, plutôt qu’en réponse à une commande : ce passage, comme l’Agnus Dei très intime, donne peut-être raison à l’idée que la composition était un acte de foi personnelle.  

Contrairement à Haydn, Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) n’avait un poste de Kapellmeister que pendant quelques années, entre 1773 et 1781, à la cour salzbourgeoise du prince-archevêque Colloredo. Néanmoins, on lui donna souvent officieusement le titre de Kapellmeister, pour exprimer un certain respect à son égard. À l’exception du Requiem et de quelques-unes de ses grandes messes, dont celle en ut mineur, sa musique pour l’église peut apparaitre modeste, mais Mozart apporta un soin extraordinaire même au plus humble des motets. Nous en proposons deux : l’imposant Sancta Maria KV 273, un graduel écrit en 1777 pour la fête de la Nativité de la Vierge Marie (célébrée le 8 septembre), juste avant son départ de Salzbourg ; et le Beatus vir, bien trop rarement interprété, tiré des Vesperæ solennes de confessore KV 339 et composé en 1780 pour une fête importante à la cathédrale de Salzbourg. 

Pour ce programme, le chœur des Voix d’Île de France sera accompagné de quatre solistes vocaux, d’orgue, et d’un ensemble d’instruments à cordes.